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La Pharmacie Anglaise
11 décembre 2007

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Hier, en première page de Métro, il y avait un article sur le boom de l’obésité chez les enfants et leur rapport à la nourriture.

Personnellement, j’ai eu (et j’ai toujours) des rapports assez tendus avec la nourriture.

Pendant que j’étais chez mes parents, ça allait. Ma mère faisait des repas équilibrés avec des légumes, des moutons, et des lapins tout droit sortis du potager (ben oui c’est ça la vie à la campagne, un jour, vous donnez un biberon à un adorable agneau que la maman ne veut pas nourrir, et le lendemain, vous le retrouvez en gigot dans votre assiette… enfin j’ai avalé pas mal de couleuvres à mon insu).

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A l’adolescence, je mangeais beaucoup. Gras et sucré, c’est meilleur. Avec ma meilleure amie du collège, à peu près tous les samedis, on se faisait des goûters composés de pain avec une épaisseur de beurre supérieure ou égale à celle de la tartine le tout saupoudré de chocolat et de sucre. On adorait ça ! Avec le recul je me demande comment j’ai pas développé un cholestérol diabétique et la tremblante (on me forçait à manger de la cervelle d’agneau aussi, tout est bon dans le mouton, faut pas gâcher). Finalement j’ai plutôt développé une certaine névrose vis-à-vis de la nourriture.

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Je me suis mise à m’intéresser à la diététique et petit à petit (on dit qu’il faut deux ans pour prendre de nouvelles habitudes alimentaires), je n’ai plus sucré mes tisanes, j’ai mangé plus de fruits, arrêter la sauce avec les frites le dimanche, et on a acheté un âne pour mettre avec les moutons (on ne mange pas le cerveau de l’âne ni aucun morceau de lui d’ailleurs). J’ai quitté le foyer familial et ses bons petits plats et j’ai fait bien attention à ce que je mangeais, en équilibrant le plus possible mes repas. Bon je dois ne pas être douée vu que j’ai réussi à faire une anémie assez sévère… J’ai eu de plus en plus peur de grossir, de ne pas manger de façon saine. ça m’est arrivé de refuser une soirée ou un repas au resto, parce que je ne savais pas ce que j’allais manger, sans doute des trucs « sales » et que si j’y allais j’aurais eu mauvaise conscience pendant un bout de temps après.

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Je sais que manger a une fonction sociale importante, que lorsque l’on partage un repas, c’est plus que de la nourriture que l’on partage, que derrière il y a des gens qui se sont fatigués pour vous préparer à manger. Alors j’accepte parfois, je mange des gâteaux, je vais au resto, j’essaye d’avoir l’air un comportement normal face à la nourriture. Parfois j’arrive à me forcer pour faire plaisir aux gens, pour rentrer dans la norme, que les gens ne se posent pas de questions, ne te demande pas si tu es anorexique et ne pas leur faire peur.

Mais parfois, c’est juste plus fort que moi, à mesurer le châtiment à l’offense, tant pis si c’est mal pris, je refuse. Au risque de vexer les gens. Je n’ai pas la force de me forcer pour des gens qui à la base voulaient me faire plaisir et, au contraire, me font passer par des crises d’angoisse. Je mange plus ou moins tous les jours la même chose, mais là c’est un peu mieux équilibré qu’avant, beaucoup de poissons, de féculents, de légumes et des compléments alimentaires tous les jours : ceux qui font les cheveux forts, la peau douce, l’œil brillant et le café. Je prends du pollen tous les matins, de la spiruline tous les soirs, de la levure de bière en paillettes dans mes salades.

Grâce au sport, ça va un peu mieux. J’arrive à supporter les chocolatines du vendredi matin au bureau, à manger au resto de temps en temps sans trop culpabiliser après. Je suis en forme physiquement. Mais il me reste beaucoup de blocages encore, et je sais pas si j’arriverais vraiment un jour à manger normalement à chaque repas avec d’autres personnes

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